Le sac de frappe dans la boxe thaïe moderne

Art martial au départ, la boxe thaïe a fait dans les années 1930, avec l’introduction de l’usage des gants de boxe et des catégories de poids, son entrée dans le monde du sport comme discipline entendue au sens occidental du terme. L’utilisation du sac de frappe est au centre de tous les entraînement intense de ce sport de combat.

La dureté des combats

Bon nombre de techniques, conques initialement pour la défense personnelle, sont tombées en désuétude. La dureté des combats a fait l’objet d’une réduction draconienne. Malgré cela, les chroniques ont continué d’enregistrer des accidents mortels. La boxe thaïe demeure un sport très rude, et les athlètes doivent être conscients que l’affrontement sur le ring peut comporter, surtout dans le pays d’origine, des risques pour leur propre sécurité.

Les catégories de poids

L’introduction des catégories de poids a évité des rencontres trop inégales sur le plan de la force physique. Mais n’a pas soustrait les boxeurs au danger du KO, dont les conséquences s’avèrent parfois gravissimes. Rappelons à ce propos qu’entre 1966 et 1967, durant la fameuse « période noire » de la boxe thaïe, six boxeurs trouvèrent ainsi la mort rien qu’à Bangkok. Dans le reste du monde, la diffusion de ce sport a imposé des contrôles médicaux et d’arbitrage plus sévères visant à préserver la sécurité des combattants, mais en Thaïlande, la boxe thaïe continue d’être pratiquée en l’absence de toute réglementation stricte s’appliquant aux compétitions, surtout du point de vue sanitaire.

Un médecin est, certes, présent pendant les rencontres, mais il se montre toujours plutôt réticent à les interrompre. Même dans le cas de blessures qui, sur n’importe quel ring occidental, exigeraient une suspension immédiate. Il nous est arrivé de voir, et plus d’une fois, le médecin de service essuyer le sang du visage de deux boxeurs avec la même éponge, et les inviter à poursuivre le combat en dépit de leurs sérieuses blessures. D’un autre côté, l’intérêt de la boxe thaïe réside également dans son extrême dureté, qui a permis à ses pratiquants d’acquérir la réputation, généralement méritée, de figurer parmi les combattants les plus courageux et les plus meurtriers du monde.

L’orgueil nationaliste

Longtemps réservé au peuple thaïlandais, fier du courage et de la bravoure de ses athlètes, le spectacle de la boxe thaïe était offert aux étrangers (farang) derrière un rideau de bambou, avec une indéniable dose de chauvinisme. Trop rude pour un pratiquant occidental, ou tout simplement étranger. Non pas que les boxeurs thaïs aient jamais refusé de se mesurer à des athlètes d’autres disciplines. L’histoire de la boxe thaïe regorge dans ce sens d’anecdotes citées avec orgueil par les Thaïlandais. Ils tiennent à souligner la supériorité de leur école… Surtout à l’égard de leurs rivaux chinois et japonais traditionnels… Dont les défis se sont toujours soldés par la victoire incontestable des Thaïlandais. Les Japonais ne bénéficient par ailleurs pas de la sympathie des Thaïlandais… Car ils ont occupé leur pays durant la Seconde Guerre mondiale.

En 1972, par exemple, un Japonais entreprenant avait ouvert un gymnase à Bangkok : le Noguchi kick boxing. Il s’agissait d’une salle très particulière, car les combats se déroulaient sur un ring à l’intérieur d’un bar. Mais l’initiative fut de courte durée. Au bout de quelques mois, en effet, le local fut incendié et l’on raconte que l’organisateur lui-même aurait reçu des invitations plus qu’explicites quitter le pays. De retour au Japon, Noguchi tira profit de son expérience et intégra dans le kick-boxing japonais bon nombre des techniques qu’il avait apprises en Thaïlande. Notamment les fameux low kicks aux jambes jusqu’alors inconnus… Même dans le circuit coups de pied-coups de poing de la boxe libre à la japonaise.

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